Il est des périodes où les aventures de la vie professionnelle vous aident à faire le point. Depuis maintenant plus de 20 ans, je fais de la radio dans des lieux prestigieux, de grandes radios, toutes plus en avance les unes que les autres technologiquement. Dans toutes ces belles maisons, je rencontre toujours des collègues trouvant à se plaindre, qu’ils n’ont pas le tout dernier matériel, que l’on ne peut pas travailler de cette façon, que les investissements ne sont pas les bons ou pas à la hauteur de leur talent, j’en passe et des meilleures. Circulant dans de nombreuses radios, je me rends bien compte qu’il n’en est rien et j’ai beau leur expliquer que nous ne sommes pas les moins bien lotis, rien n’y fait et mes explications restent à chaque fois à la porte de leurs revendications.
De novembre dernier aux premiers jours de ce mois de janvier, j’ai fait partie d’une mission de formation pour @Nétia-Software. En effet, l’état Algérien a fait l’acquisition du système Air-DDO et l’implante dans ses 48 stations de radios. En Algérie, aucune radio privée, toutes sont des radios d’Etat et dépendent du Ministère de la Communication. Leur système pourrait être comparé à une sorte de France Bleu : 4 chaines nationales fonctionnant H24 et 7/7 avec 44 stations locales reprenant les programmes nationaux à certaines heures de la journée et fabriquant leurs émissions à d’autres moments. C’est donc à grand renfort de reportages sur le journal télévisé national, que le ministre de la communication a annoncé cet énorme programme de numérisation et de formation. 144 personnes à former pendant 7 semaines sur la totalité d’une suite logicielle pour toutes les radios.    
Dès la première semaine, j’arrivais avec mes idées toutes faites pour un tel réseau de radio; ce devait être structuré techniquement, sérieux et sécurisé. Pas du tout ! Au fur et à mesure, les réponses à mes questions m’ouvraient les yeux sur les différents modes de travail, de diffusion ou encore les obligations, les peurs du travail en équipe et bien d’autres problématiques …Pour exemple, ici, pas un logiciel de diffusion, pas deux logiciels de diffusion, mais toutes les solutions possibles. Du Média-Player, au Winamp, du Zara-radio au Sam-Broadcaster, on trouve de tout, de même pour le mode de gestion des bases sonores et de pubs. On peut se demander comment cela fonctionne, mais pourtant ça fonctionne. Tout le monde fait un peu tout, de la diffusion, du montage, du réseau, du dépannage de studios … Je pense même que certaines Webradios Françaises ont plus de matériel et plus d’organisation que ces radios Algériennes.  
Le passage à un outil commun, identique et professionnel, est une avancée sans nom pour eux et il va sans dire que faire des formations dans ces conditions est plutôt agréable. Pas une seule personne cachée dans son coin, ou négative sur le logiciel, tout le monde à l’heure et pas un regard sur sa montre pour vérifier la fin du cours et pour moi, une espèce de sensation de satisfaction du livreur qui donne les clefs de sa première Ferrari à un client.  
Le programme est chargé pour une semaine de cours, le retour dans leurs stations respectives ne sera pas simple, ils devront tout créer, tout mettre en place, changer de méthodes et réécrire leurs métiers, et même si j’ai déjà quelques retours de certains élèves, avec les yeux qui brillent pour vous dire qu’ils utilisent enfin à l’antenne le logiciel, j’aimerais beaucoup revoir l’évolution dans quelques mois ou quelques années. Ce voyage pourrait être l’occasion, pour certain de mes petits camarades de jeux en France, d’ouvrir les yeux sur cette petite cuillère en argent posée au coin de leurs lèvres. Une chose est sûre, c’est que l’on a rarement la chance de pouvoir vivre un tel changement que celui de faire passer une bande de passionnés, de l’ère de la « Préhisto-Radio » à celui de la grande Radio.
Le programme est chargé pour une semaine de cours, le retour dans leurs stations respectives ne sera pas simple, ils devront tout créer, tout mettre en place, changer de méthodes et réécrire leurs métiers, et même si j’ai déjà quelques retours de certains élèves, avec les yeux qui brillent pour vous dire qu’ils utilisent enfin à l’antenne le logiciel, j’aimerais beaucoup revoir l’évolution dans quelques mois ou quelques années. Ce voyage pourrait être l’occasion, pour certain de mes petits camarades de jeux en France, d’ouvrir les yeux sur cette petite cuillère en argent posée au coin de leurs lèvres. Une chose est sûre, c’est que l’on a rarement la chance de pouvoir vivre un tel changement que celui de faire passer une bande de passionnés, de l’ère de la « Préhisto-Radio » à celui de la grande Radio.